Tracking server-side : incontournable pour la collecte de données en 2026

Entre RGPD, adblockers et disparition progressive des cookies tiers, la collecte de données web est devenue un véritable casse-tête pour les annonceurs. Dans ce premier webinaire des Digital Rise 2025, Martin Champetier (Expert Data chez l’Agence WAM) et Romain Baert (Managing Director chez Addingwell by Didomi) démontrent pourquoi le server-side s’impose comme la réponse technique incontournable pour reprendre le contrôle de sa donnée, améliorer ses performances marketing et débloquer de nouveaux cas d’usage stratégiques. Avec des résultats concrets à la clé : -26% de coût d’acquisition, +12% de performance sur les produits à forte marge, et une web performance boostée de 22%. 

Résumer avec :

Un environnement qui a profondément bouleversé la collecte 

Ces dernières années, l’environnement de la collecte de données web a radicalement évolué. L’arrivée du RGPD en Europe a imposé aux annonceurs de recueillir le consentement avant tout envoi de données, générant des dépenses supplémentaires (audit de l’ensemble des cookies présents sur le site, achat d’une CMP, temps interne ou externe de configuration et de mise en conformité) et perte de données pouvant représenter jusqu’à 40% de trafic dans les outils d’analyse de certains annonceurs. 

 

Les navigateurs ont également pris position : Safari a supprimé les cookies tiers dès 2020, Mozilla Firefox a suivi en 2021, et Brave a construit son modèle sur la protection des utilisateurs. Google, avec son Privacy Sandbox, a multiplié les annonces pendant quatre ans avant de finalement conserver les cookies tiers avec un renforcement de la transparence, créant une incertitude permanente sur le marché. 

Du côté comportemental, les utilisateurs se sont dotés de leurs propres outils de protection. En 2024, 31 % des internautes français utilisent un adblocker, coupant ainsi la collecte de quelques données. Certaines marques comme Apple en ont même fait un argument commercial majeur avec leurs campagnes publicitaires sur la protection. 

 

Un environnement qui évolue

 

Le paradoxe de la donnée 

Cette situation crée un paradoxe majeur : la réduction des données disponibles intervient au moment même où les algorithmes n’ont jamais été aussi dépendants de la data pour fonctionner. Les fonctionnalités comme le look-alike de Meta ou les campagnes Performance Max de Google nécessitent une alimentation constante en données qualitatives pour maintenir leur efficacité. 

 

« On a un paradoxe, on a un appauvrissement de la donnée lié à des évolutions qu’on vient de voir, et en même temps une volonté des algorithmes de se renforcer et qui sont toujours nourris avec de la data », résume Martin Champetier. Face à cette équation impossible, les géants de la tech ont dû réagir avec des solutions comme le Consent Mode V2 de Google ou la Conversion API de Meta. 

Le tracking server-side : reprendre la souveraineté de ses données 

Aujourd’hui, 90% des sites Internet utilisent Google Tag Manager. En configuration client-side, chaque balise (Meta, Google Ads, TikTok) exécute du code directement dans le navigateur de l’internaute. Cette approche expose la collecte à tous les blocages : adblockers, restrictions Safari, limitations des cookies. 

 

Le tracking server-side inverse le paradigme : au lieu d’exécuter les tags dans le navigateur, on collecte la donnée une seule fois côté client puis on la transmet à un serveur intermédiaire qui se charge de la distribuer à l’ensemble des partenaires. « L’idée, c’est de se dire, aujourd’hui, je ne peux plus tirer un fil entre mon navigateur et mes partenaires médias, analytics, CRM, CDP », explique Romain Baert. 

 

Cette architecture présente plusieurs avantages immédiats : 

  • aucun point de blocage puisque le serveur est sous votre contrôle ;
  • amélioration de la web performance : un seul appel au lieu d’un fil par partenaire ;
  • gouvernance totale de la donnée envoyée aux différentes plateformes ;
  • conformité RGPD renforcée avec une maîtrise complète des flux.

 

Avantages du Server Side

 

Une migration plus simple qu’il n’y paraît 

Contrairement aux idées reçues, la migration vers le server-side n’est pas une révolution industrielle. « Ce n’est pas comme une migration vers un autre CMS, c’est assez simple à mettre en place et rapidement activable », rassure Martin Champetier. Il s’agit d’une transposition de ce qui existe déjà côté client vers le serveur. 

 

Pour les entreprises disposant déjà de Google Analytics 4 et Google Tag Manager, la configuration de base est quasiment prête. Avec une plateforme comme Addingwell, la mise en place peut se faire en quelques jours sans nécessiter de compétences de développement en interne. Un timing crucial à l’approche des gros marronniers comme le Black Friday ou les soldes. 

 

Des résultats immédiats 

Les bénéfices du server-side se mesurent dès la migration. Les premières campagnes affichent jusqu’à -26 % de coût par acquisition sur la prospection et -13 % sur la fidélisation, avec en moyenne -6 à -8 % de CPM après quelques mois. 

 

Côté web performance, la réduction du temps de chargement atteint -22 % sur les pages à fort trafic, soit l’équivalent d’une année d’optimisations classiques. 

 

Les cas d’usage avancés confirment le potentiel : l’ajout d’indicateurs business (comme les marges produits) côté serveur améliore la rentabilité de +12 % pour les références à forte valeur. 

 

Enfin, l’intégration des données offline dans le serveur renforce l’omnicanalité : meilleure attribution, look-alike plus précis et économies via le stop retargeting sur les clients déjà en boutique. 

 

Gateway et tracking server-side : complémentaires, pas concurrents 

Google a récemment lancé Gateway, une solution qui passe l’appel de Google Tag Manager en first party pour contourner certains adblockers. « C’est une bonne initiative », reconnaît Romain Baert, mais avec des limites : Gateway ne sert que l’écosystème Google (GTM, Google Ads, GA4) et n’offre pas d’enrichissement de données ni d’extension de la durée de vie des cookies. 

 

Pour Martin Champetier, Gateway peut être vu comme « un premier pas pour commencer à migrer l’entreprise vers du first party », mais pas comme une alternative au tracking server-side. Les clients d’Addingwell conservent souvent Gateway en surcouche, car il est gratuit, tout en bénéficiant de la puissance du tracking server-side pour l’ensemble de leur écosystème data. 

 

Les technologies "GateWay"

 

Un investissement stratégique à ne plus différer 

Avec la normalisation des CAPI (Conversion API), devenues un acronyme standard chez Meta, TikTok, Snapchat et Pinterest, le switch technologique est acté. Les use cases intéressants se développent désormais sur des infrastructures de tracking server-side. 

 

« Le tracking server-side devient primordial pour optimiser, maximiser sa collecte et tout simplement continuer à maintenir votre écosystème », conclut Martin Champetier. Les fondamentaux de la collecte de données restent accessibles, et les bénéfices multiples : homogénéité de la collecte, gouvernance, fluidité de chargement, intégration dans la stack technique existante, et ouverture sur de nouveaux cas d’usage stratégiques. 

 

Pour 2026, le tracking server-side n’est plus une avancée mais un prérequis pour toute stratégie de collecte performante et durable. 

Notre intervenant

Martin Champetier

Spécialiste web analyste depuis 10 ans, Martin accompagne les clients de l’agence sur des problématiques allant des TMS aux CMP sans oublier les sujets actuels de récolte et de fiabilisation de la donnée.

 

Voir tous les contenus de Martin

Notre invité

Romain Baert

Romain offre plus de 15 ans d’expertise en marketing digital, avec une spécialisation en tracking server-side. Sa vision innovante et son engagement envers les solutions avancées ont établi Addingwell comme un pionnier du marché, adaptant les entreprises à l’ère post-cookie avec efficacité et perspicacité.