« La Digital Brand Authority, c’est notre manière de remettre du sens dans les dispositifs digitaux »

Face à un web en constante mutation, où la simple visibilité ne suffit plus, comment les marques peuvent-elles réellement se démarquer et s’imposer ? David Eichholtzer, fondateur et dirigeant de l’Agence WAM, lève le voile sur la « Digital Brand Authority », une approche stratégique pour transformer votre marque en une référence incontournable dans son secteur.
D’où vient l’idée de la « Digital Brand Authority » ?
L’idée de la Digital Brand Authority — ou Autorité Digitale de la Marque — est née d’un double constat. D’abord, celui d’un web saturé, où la visibilité ne garantit plus la préférence. Ensuite, celui d’une fragmentation de l’attention : entre moteurs de recherche, IA conversationnelles, plateformes sociales et médias, les points de contact se multiplient, mais ne se connectent pas naturellement.
Face à cela, on a voulu proposer une approche plus intégrée. Une réponse à la question : comment faire en sorte qu’une marque soit non seulement visible, mais aussi crédible, préférée, recommandée ?
Notre réponse, c’est la Digital Brand Authority.
Quel a été le déclic pour repositionner WAM autour de cette notion ?
Le déclic, c’est une prise de conscience stratégique, en décembre 2023 : nos clients ne viennent plus chercher simplement une agence SEO, édito, paid ou RP. Ils attendent un partenaire capable de piloter leur visibilité, leur crédibilité et leur impact digital dans un environnement devenu ultra-fragmenté.
On a observé que les marques les plus performantes étaient celles qui arrivaient à faire autorité sur leur marché, à incarner une thématique ou une promesse forte. Pas seulement celles qui étaient bien référencées sur Google.
Le vrai déclencheur a été l’analyse de plusieurs cas clients, où l’alignement entre SEO, contenus, RP et branding a généré bien plus que du trafic : il a fait grimper la notoriété, les recherches de marque, la préférence des utilisateurs matérialisée par une hausse claire des conversions.
En parallèle, les évolutions du search avec Google AIO, Copilot Bing, Perplexity, search GPT, meta AI… nous ont confortés : ce n’est plus la présence en ligne qui compte, mais la reconnaissance algorithmique et humaine.
C’est pour ça qu’on a décidé de nommer ce que l’on faisait déjà — et d’en faire notre promesse : construire l’autorité digitale des marques qui se démarquent.
Est-ce une réponse à une transformation du marché ou une prise de recul sur notre métier ?
C’est les deux. C’est d’abord une réponse à une transformation du marché : l’attention se fragmente comme je le disais, les canaux se multiplient, les algorithmes changent. Être visible sur Google ne suffit plus, il faut aussi être recommandé par un LLM, cité sur LinkedIn, présent sur YouTube et crédible dans la presse sectorielle.
Mais c’est aussi une prise de recul sur notre métier : chez WAM, on a toujours activé des expertises variées — SEO, contenu, RP, paid, data, création de site WP, etc. Ce qu’il manquait, c’était un fil rouge stratégique pour coordonner tout ça.
La Digital Brand Authority, c’est notre manière de remettre du sens dans les dispositifs digitaux. On ne vend plus des prestations, mais une ambition : aider la marque à devenir incontournable dans son secteur.
Qu’est-ce qui différencie fondamentalement la DBA d’une stratégie SEO classique ?
La différence fondamentale, c’est que le SEO classique vise la visibilité dans les moteurs. La Digital Brand Authority, elle, vise la reconnaissance sur l’ensemble du parcours digital.
Plus concrètement :
- Le SEO se demande : « Comment apparaître sur Google ? »
- La DBA pose une autre question : « Comment faire en sorte que votre marque soit citée, crédible, préférée, quel que soit le canal ? »
Dit autrement :
- Le SEO s’optimise dans l’algorithme ;
- La DBA se construit dans l’esprit des gens.
Et ça change tout. On ne cherche plus seulement à positionner des pages, mais à faire en sorte que la marque soit perçue comme une référence : dans les résultats Google, sur LinkedIn, dans un podcast, ou même dans les réponses d’un assistant IA.
Comment définirais-tu la Digital Brand Authority en quelques mots ?
La Digital Brand Authority, c’est la capacité d’une marque à ne pas seulement être vue, mais à être reconnue, préférée et citée — par les moteurs, les IA, les médias et, surtout, par ses audiences.
C’est un choix stratégique : on ne cherche pas à être partout, mais à être autoritaire là où ça compte. C’est aussi un changement de posture : on ne parle plus au nom des marques, on fait en sorte qu’elles soient recommandées et mémorisées.

Quels sont les piliers d’une marque qui possède une véritable autorité digitale ?
Une marque qui possède une vraie autorité digitale repose sur 4 piliers. C’est notre grille de lecture chez WAM :
- Expertise – Elle partage un savoir authentique, produit des contenus de qualité, incarnés, utiles. C’est ce qui fait qu’on l’écoute quand elle parle.
→ Exemple : HubSpot qui forme son audience tout en démontrant leur maîtrise métier. - Crédibilité – Elle est reconnue par son écosystème : médias, influenceurs, pairs. Elle est citée, recommandée, backlinkée.
→ Exemple : Semrush, devenu une référence par ses études relayées partout. - Confiance – Elle aligne promesse, expérience client et réputation. Le produit est bon, mais surtout, il tient ce qu’il annonce. Et la confiance se bâtit aussi sur un site fiable et rapide à charger. Le diable est dans les détails.
→ Exemple : Apple, qui soigne chaque détail, jusqu’à la cohérence entre branding, produit et SAV. - Conversation – Elle interagit avec ses audiences là où elles sont : réseaux, forums, moteurs, IA. Elle n’interrompt pas : elle dialogue.
→ Exemple : Decathlon qui s’inscrit dans des conversations continues, utiles et sincères.
Ces piliers ne sont pas des cases à cocher. Ils se cultivent, se synchronisent et, surtout, ils doivent être lisibles partout où la marque apparaît.
Peut-on mesurer l’autorité d’une marque ? Si oui, comment ?
Oui, on peut mesurer l’autorité digitale d’une marque. Pas avec un score unique mais en croisant plusieurs signaux, sur des niveaux complémentaires. Voici quelques exemples, mais ce n’est pas exhaustif.
Objectifs | Indicateurs | Sources / Outils |
Visibilité & Présence « Est-ce que la marque est trouvée sur les bons canaux ? » | Part de voix SEO (requête hors marque + marque) | Semrush / Ahrefs / BenHur (outil propriétaire WAM) |
Mentions dans les résultats IA (Perplexity, Bing Copilot, SearchGPT, AIO) | Recherche manuelle / Benhur (outil propriétaire WAM) | |
Mentions dans les médias + backlinks qualitatifs | Cision / Ahrefs | |
Présence dans les carrousels sociaux, Shorts, vidéos | YouTube Analytics / Meta / TikTok Insights | |
Mémorisation & Engagement « Est-ce que la marque reste en tête ? Est-elle recherchée, partagée, citée ? » | Volume de requêtes de marque (ex. « Matmut + assurance ») | Google Trends / GSC / Sistrix, .. |
Évolution du trafic direct / sur la marque | Google Analytics / Matomo, .. | |
Taux d’interactions sur les contenus stratégiques | LinkedIn / YouTube / Spotify Analytics | |
Partages et citations spontanées | Mention / Social Listening | |
Impact business « Est-ce que cette autorité génère du business ? » | Conversions issues de requêtes de marque | GAds / GAnalytics / CRM |
Taux de transformation post-exposition RP | Hubspot / CRM / Tracking interne | |
Attribution multicanale / post-click | Looker Studio / Matomo | |
Taux de renew ou referral clients | Données CRM / Enquêtes de satisfaction |
Peut-on avoir de l’autorité digitale sans être très visible ? Ou inversement ?
On peut théoriquement avoir l’un sans l’autre, mais ça n’a pas beaucoup d’intérêt :
- Avoir de l’autorité sans visibilité, c’est comme être un expert enfermé dans une salle sans moyen de partager son expertise. On inspire confiance, mais l’on n’a aucune portée, on ne touche personne.
- Être visible sans autorité, c’est faire du bruit sans crédibilité. On capte l’attention… mais on ne convertit pas (ou beaucoup moins).
La vraie valeur est dans la combinaison des deux. C’est ce qu’on appelle la visibilité utile : celle qui s’appuie sur de l’expertise, de la reconnaissance externe et une image de marque cohérente.
Sur Google, par exemple, une marque peut dominer les résultats sans être cliquée, si elle n’inspire pas confiance (mauvais avis, contenus faibles, promesse floue). À l’inverse, une marque citée dans des tribunes, podcasts ou IA search, mais absente du parcours utilisateur, restera confidentielle.
La Digital Brand Authority vise à aligner les deux justement : être visible là où l’audience cherche… et être préférée quand elle compare.
Comment les expertises de l’agence (SEO, contenu, RP, UX, PAID, data, création de site web…) contribuent-elles à construire l’autorité d’une marque ?
Chez WAM, chaque expertise contribue à un des piliers de l’Autorité Digitale de la marque. Et c’est en les activant de manière coordonnée que l’on crée un effet levier :
- Le SEO → Expertise & Visibilité utile. Il positionne la marque là où l’audience cherche. Mais surtout, il fait émerger les bons contenus sur les bonnes requêtes ;
- Le Contenu → Expertise & Conversation. Le contenu donne une voix à la marque. Il éduque, inspire, engage. Texte, vidéo, podcast, il incarne l’expertise ;
- Les Relations presse → Crédibilité & Notoriété. Les RP apportent des signaux externes puissants. C’est la preuve sociale par les pairs ;
- Le Paid (SEA/SMA) → Accélération & Mémorisation. Le paid rend visible un message d’autorité au bon moment, auprès de la bonne cible ;
- Création de site → Confiance & Expérience. Un site rapide, bien structuré, accessible = une marque rassurante et crédible ;
- L’UX → Confiance & Conversion. L’UX fluidifie le parcours, supprime les frictions. Elle donne du confort, donc de la valeur perçue ;
- SMO & Influence → Conversation, Crédibilité & Mémorisation. Le Social Media joue un rôle dans la cohérence du discours, la preuve sociale et l’ancrage mémoriel de la marque. Il connecte les prises de parole à leur audience là où elle passe du temps ;
- Data & Tracking → Pilotage de l’Autorité & ROI. La data permet de mesurer ce qui fonctionne réellement : part de voix utile, engagement, conversions, attribution cross-canal… et d’ajuster en continu.
En résumé, chaque brique contribue à l’édifice. Mais c’est la capacité à penser en dispositifs synchronisés — avec un message aligné, au bon format, sur la bonne plateforme — qui transforme une simple présence digitale en une autorité perçue, préférée et performante.

Pourquoi une marque devrait-elle investir dans son autorité digitale aujourd’hui ?
En 2025, la bataille n’est plus celle de la visibilité, mais celle de la préférence.
L’attention est fragmentée, les parcours sont non-linéaires (Google l’a très bien théorisé avec le schéma du Messy Middle, le parcours utilisateur est chaotique, l’achat d’une simple brosse à dent électrique se fait après plus de 100 points de contacts…), l’utilisateur est sur-sollicité durant son parcours. Dans ce contexte, les marques qui performent sont celles qui ne sont pas juste visibles… mais crédibles, mémorables et citées.
Une marque avec une forte Autorité Digitale :
- Capte l’attention même sans budget massif en paid ;
- Inspire la confiance dès la première recherche ;
- Est recommandée par les IA (Perplexity, searchGPT, Copilot), les médias et les influenceurs ;
- Et surtout : transforme plus facilement, parce qu’elle est perçue comme une évidence et sinon comme une marque fiable à qui on peut faire confiance.
C’est un levier business concret :
- Hausse des recherches de marque ;
- Meilleure conversion post-exposition ;
- Effet d’entraînement sur tout le tunnel (SEO, paid, social, RP, brand content…).
En clair : investir dans son autorité digitale aujourd’hui, c’est ne plus subir les algorithmes, c’est les influencer. On peut aussi dire que c’est construire une préférence durable, qui résiste aux tendances et aux plateformes.
Quelles erreurs vois-tu souvent sur ce sujet ?
Parmi les principales erreurs que l’on peut noter, je dirais d’abord le fait de travailler en silos étanches. Le SEO fait ses pages, les RP leurs sujets pour leurs prises de parole, le Paid ses campagnes et le Social son calendrier. Chacun optimise localement, mais la marque, elle, reste floue. Sans discours harmonisé, on dilue l’autorité au lieu de la renforcer.
Aussi, le fait de ne pas choisir ses batailles est une erreur. Certaines marques veulent « rayonner partout ». Elles multiplient les sujets et les publications sur toutes les plateformes, sans dominer aucune thématique. Résultat : elles sont présentes, mais jamais préférées. L’autorité se construit par thématique, pas par dispersion. C’est pareil pour les plateformes, il faut rayonner là où est votre audience, et pas nécessairement partout.
On peut en ajouter une troisième, d’erreur : celle de confondre visibilité et autorité. Être en top 3 sur Google ou investir en ads ne suffit pas. Si le contenu est creux, ou mal incarné, ou en décalage avec la promesse de marque, on ne crée pas de préférence. Résultat : on capte du trafic… mais pas la confiance de l’utilisateur. La finalité de notre travail c’est la conversion.
Si tu devais conseiller une première étape à une marque qui veut renforcer son autorité, ce serait quoi ?
La première étape, c’est de choisir votre bataille. Pas votre produit, pas votre slogan, mais la thématique sur laquelle vous voulez faire autorité. Quelle problématique, quel concept, quelle expertise votre marque veut-elle incarner dans l’écosystème digital ? Tant que ce n’est pas clair, tous vos contenus, vos RP, votre SEO, vos campagnes… risquent de tirer dans des directions différentes.
Mes conseils :
- Identifiez votre territoire d’autorité : un sujet légitime, aligné business et différenciant ;
- Vérifiez qu’il y a un vrai potentiel de recherche, de conversation, d’angle média ;
- Et ensuite, alignez tous vos leviers (SEO, contenu, RP, paid…) pour l’exploiter à fond.
C’est le point de départ. L’autorité ne vient pas de la quantité, mais de la cohérence sur ce qui compte vraiment.
Est ce que l’arrivée des fonctionnalités de recherche approfondie ou des agents IA modifieront cette importance de l’autorité digitale ou au contraire la renforcera ?
Au contraire : elle va la rendre encore plus décisive, parce que ces IA vont déléguer la recherche à notre place. Elles vont comparer, trier, hiérarchiser l’information… à notre place. Et pour ça, elles s’appuieront sur des critères de confiance, de preuve sociale, de réputation, de cohérence : exactement les piliers de l’Autorité Digitale.
Ce qui va changer, c’est le mode de sélection des marques. Ce ne sera plus à l’utilisateur de cliquer. Ce sera à l’IA de choisir pour lui. Et elle recommandera les marques qui auront laissé des traces solides, partout.
En clair, demain, les marques ne s’adresseront plus seulement à des consommateurs. Elles devront aussi convaincre… des IA. Ce ne sera pas un levier parmi d’autres. Ce sera la condition d’apparition, de sélection et de recommandation. Est-ce que c’est dans un horizon à 5 ans ou 10 ans ? Tout ce que je sais actuellement, c’est que l’autorité digitale d’une marque lui permettra d’évoluer dans ce nouvel environnement.
Et pour WAM, quelle est la prochaine étape dans ce repositionnement ?
Pour WAM, la prochaine étape, c’est d’ancrer la Digital Brand Authority comme une nouvelle norme dans le marché. On a structuré la méthode, testé les dispositifs, prouvé l’impact sur des clients. Maintenant, on passe à l’échelle.
Concrètement, ça veut dire 3 choses :
- Renforcer l’alignement stratégique avec nos clients, dès l’amont des projets : on ne parle plus d’optimiser un site ou un plan RP, on pose la question centrale : « sur quoi voulez-vous faire autorité ? »;
- Coordonner encore mieux les expertises en interne — en travaillant en dispositifs cohérents, avec un discours unifié, pensé par thématique et décliné sur les bons canaux ;
- Mesurer ce qui compte vraiment : on est en train de faire évoluer nos KPIs pour piloter l’autorité digitale comme une vraie performance business, et pas juste du ranking ou du reach.
Et surtout : on veut que les marques comprennent qu’elles peuvent reprendre la main, qu’elles ne sont pas condamnées à suivre les algorithmes — elles peuvent les influencer, si elles deviennent légitimes, crédibles, cohérentes.
C’est ça notre rôle demain : faire de nos clients des marques qui comptent. Et pas juste des marques qu’on trouve.