7 astuces de relecture pour rédiger des articles irréprochables

Le 3 février 2021

Par : Bastien Bruneton

6 minutes

Edito

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7 astuces de relecture pour rédiger des articles irréprochables
Pour paraphraser Clint Eastwood, disons que le monde se divise en deux catégories : celleux qui ont participé aux Dicos d’or, et celleux qui somnolaient en cours de français. Les premier·es sont choqué·es de voir le mot Février écrit avec une majuscule, tandis que les second·es attendent impatiemment les vacances pour ne plus avoir à écrire la date. Mais qu’on soit un·e boss de l’orthographe ou que l’on ait plutôt la bosse des maths, on est toutes et tous amené·e·s un jour à écrire, dans sa vie personnelle comme professionnelle. Alors comment faire pour éviter les fautes ? Quelles sont les astuces de relecture pour livrer un article aussi juste sur le fond que sur la forme ?

Astuces de relecture : pour bien commencer, il faut toucher le fond

✔ Règle numéro 1 : choisir un environnement propice à la concentration

La relecture est un travail minutieux qui demande une grande concentration. Et attention, on a bien dit « concentration », et non « silence ». Bien entendu, il y a fort à parier que l’on relira moins bien en travaillant au milieu d’une maison en travaux que dans un bureau au calme. Pour autant, chacun·e a une façon différente de se concentrer.

Certain·e·s auront besoin d’un genre de musique en particulier, d’autres d’un silence de cathédrale, d’autres encore s’accommoderont du bruit ambiant à condition d’occuper leurs mains avec une balle anti-stress. L’important est de pouvoir se placer dans une bulle à l’écart des distractions.

 

✔ Règle numéro 2 : ne pas toucher à la forme tant que l’on n’a pas fini avec le fond

La grosse erreur, quand on rédige, c’est de vouloir faire bien (si ce n’est parfait), du premier coup. Spoiler : c’est strictement impossible. C’est toujours au moment de la relecture que l’on s’aperçoit qu’il manque un argument, qu’une idée n’est pas assez bien développée, qu’un paragraphe n’est pas aussi clair qu’on le pensait. Et en modifiant, en corrigeant ou en ajoutant des mots à la première version de son texte, on glisse bien souvent des fautes ici et là.

Inutile donc de chercher à corriger les coquilles à ce stade. Vous perdriez un temps précieux et risqueriez de ne pas vous concentrer sur l’essentiel : vous assurer que le fond de votre article est solide.

✔ Règle numéro 3 : vérifier ses sources

Vous êtes persuadé·e que c’est le chiffre exact, que l’information donnée dans votre texte est la bonne, que vous connaissez au mot près la citation que vous reprenez. Pas si vite ! Il y a des chances pour que votre cerveau ait (légèrement) modifié la réalité.

Tout·e bon·ne correcteur·trice aura le réflexe du doute. À l’heure d’Internet, il est bien simple de vérifier la justesse de ses propos et la fraîcheur de ses infos – et mieux vaut « perdre » quelques minutes à faire des recherches que de publier quelque chose d’approximatif ou de faux. On prêtera une attention toute particulière aux :

  • sources, qui doivent faire autorité dans leur domaine ;
  • chiffres et études, qui doivent provenir de sources fiables et récentes ;
  • citations, qui doivent être correctement présentées si elles sont tronquées ;
  • noms propres, y compris les titres et les noms d’institutions.

Révision et relecture : quelle est la différence ?

Par abus de langage, on englobe souvent la révision dans le mot « relecture », alors qu’il s’agit de deux exercices différents.

La révision intervient avant la relecture et porte essentiellement sur le fond. Le but, ici, est de retravailler un texte pour qu’il corresponde aux critères établis dans le brief. On procède avant tout à la vérification des sources et des informations mentionnées. On peut réagencer certains paragraphes si cela sert l’argument.

La relecture est la dernière étape avant publication. Elle porte davantage sur la forme et consiste à vérifier qu’un texte ne contient aucune faute, que l’orthographe, la grammaire et la syntaxe sont irréprochables, que la ponctuation et les règles typographiques en général ont été scrupuleusement respectées. En plus de vérifier l’aspect linguistique, on prête une attention particulière à l’expérience de lecture, en s’assurant de la fluidité du texte, en simplifiant certaines formulations ou en reprenant la titraille.

✔ Règle numéro 4 : s’assurer que le brief et la ligne édito ont bien été respectés

Tout comme on ne saute pas à l’élastique sans élastique, on ne peut pas rédiger sans plan, sans brief, sans la moindre indication. En cela, écrire un article ou un billet de blog est bien différent de la rédaction d’un journal intime ou d’une liste de courses. Et pour cause : on n’écrit pas ce que l’on veut.

Pour vérifier que les consignes énoncées avant la rédaction ont bien été respectées et que le contrat est rempli, on reprend le brief et on se pose plusieurs questions.

  • Toutes les informations demandées dans le brief sont-elles présentes ?
  • S’adresse-t-on à la bonne personne ?
  • La tonalité et le niveau de langue correspondent-ils à ce qui était attendu ?
  • La ligne éditoriale est-elle respectée ?

Soigner la forme : comment éviter de mettre de la graisse sur les coquilles

✔ Règle numéro 5 : prendre du recul

À ce stade, la structure de votre article est logique, les informations sont justes et cohérentes, la ligne éditoriale et le ton sont respectés et l’ensemble répond aux demandes faites dans le brief. Le problème, c’est qu’à trop travailler son texte, on perd la capacité à le juger avec un regard critique. Et forcément, on laisse passer des coquilles, ces petites fautes d’inattention qui sautent aux yeux des lecteurs et mettent à mal la crédibilité et la qualité de vos écrits.

Laissez votre article de côté un moment et attelez-vous à un autre sujet ou à une autre tâche. Vous y reviendrez avec des yeux neufs et pourrez vous consacrer entièrement à soigner la forme. Autre technique pour se détacher de son texte : le lire à voix haute. Certaines formulations qui vous paraissent excellentes sur le papier vous sembleront peut-être bancales une fois prononcées.

Dernière solution, qui n’est pas accessible à tous : demandez à quelqu’un de jeter un œil à votre écrit. Contrairement à vous, cette personne lira votre texte pour la première fois : elle sera donc plus à même de repérer ses faiblesses.

Et le⋅la secrétaire de rédaction dans tout ça ?

Le⋅la secrétaire de rédaction est à la fois un·e relecteur·trice, un·e correcteur·trice, un·e réviseur·se, un·e éditeur·trice, un·e rédacteur·trice… bref, un·e obsédé·e textuel·le qui a plus d’une casquette dans son sac. Il ou elle corrige les articles des journalistes, vérifie la validité des informations contenues dans les textes, rédige des encadrés qui attirent l’œil et de la titraille qui incite à la lecture.

Il⋅elle est garant·e de l’efficacité du texte, de sa logique et de sa bonne compréhension par le·la lecteur·trice. À ce titre, il⋅elle soigne aussi la mise en page et choisit des illustrations. Sans lui⋅elle, aucun article ne part en publication. C’est pourquoi, lorsqu’il⋅elle travaille sur le web, il⋅elle sait généralement aussi réaliser des intégrations sur CMS, coder du HTML et mener des recherches iconographiques. En print comme en numérique, son rôle est de se mettre à la place du⋅de la lecteur⋅trice pour lui offrir la meilleure expérience.

✔ Règle numéro 6 : faire la relecture « ortho-typo » en mode robot

Même si vous l’avez laissé de côté un moment, votre texte, vous le connaissez maintenant par cœur. Faire la chasse aux fautes sera donc d’autant plus difficile. Votre mission, si vous l’acceptez, sera d’opérer de façon méthodique. Pour cela, plusieurs solutions s’offrent à vous.

  • Relire « à l’envers » , en partant de la fin des phrases. De cette façon, on ne s’attache plus au sens et on repère facilement les fautes d’accord, les coquilles, les répétitions, les espaces en trop, la ponctuation hasardeuse, les accents qui manquent, etc.
  • Corriger un seul type de faute à la fois. Concentrez-vous par exemple d’abord sur toutes les majuscules sans accent, ou sur les mots systématiquement mal orthographiés. Profitez-en pour harmoniser les formes verbales dans les listes ou la titraille. En procédant de la sorte, vous êtes sûr⋅e de ne pas vous disperser.

💡 Astuce de relecture : vous pouvez surligner les paragraphes sur lesquels vous êtes déjà passé⋅e, ou placer un petit symbole dans la marge. Vous repérerez ainsi plus rapidement quelles parties sont validées.

✔ Règle numéro 7 : se concentrer sur la mise en forme

Dernière étape, et pas des moindres : celle de la mise en forme. C’est la couche de vernis finale que vous allez apposer à votre œuvre. Pour cela, vous devez chausser deux paires de lunettes différentes : les lunettes SEO et les lunettes lecteur⋅trice ou expérience utilisateur (UX).

Même si les règles du jeu établies par Google évoluent régulièrement, vous pouvez vous aider de certains outils pour pimper les performances SEO de votre article. Yoast, un plugin WordPress qui vous aidera à rédiger des métadonnées d’une longueur optimale, ou encore SEMrush SEO Writing Assistant, un module WordPress ou Google Docs, qui vous suggérera des améliorations textuelles en matière de référencement.

Écrire pour Google, c’est bien. C’est d’ailleurs ce qui permet à des lecteurs⋅trices humain·e·s de vous trouver. Mais penser directement à ces lecteurs⋅trices lorsque l’on applique la dernière relecture à son texte, c’est bien mieux.

  • Mettez en exergue certains paragraphes récapitulatifs ou permettant d’approfondir le sujet.
  • Scindez les paragraphes trop longs qui découragent le⋅a lecteur⋅trice.
  • Ajoutez du gras sur des mots, formules ou extraits de phrases qui permettent au⋅à la lecteur⋅trice de trouver rapidement l’information qu’il recherche.
  • Passez en italique les anglicismes et autres mots d’origine étrangère – peut-être Bernard Pivot vous lit-il et sera ravi de voir les règles typographiques si bien appliquées.

 

Les outils pour tricher s’aider

  • ProLexis et Antidote sont deux assistants linguistiques performants utilisés par les professionnel⋅le⋅s. Ils sont compatibles avec Word et comprennent notamment des dictionnaires, des correcteurs, des suggestions de synonymes, des guides grammaticaux, des aides à la syntaxe et à la ponctuation, etc.
  • Crisco est un dictionnaire des synonymes en ligne et gratuit, mis au point par l’université de Caen. Il propose de très nombreuses suggestions pour varier son vocabulaire.
  • Le Grevisse, le fameux Bon Usage, est un ouvrage de référence sur les difficultés de la langue française, qui existe en formats papier et électronique (payant). Il répond à toutes les questions que l’on se pose forcément lorsque l’on écrit : doit-on écrire « zéro faute » ou « zéro fautes » ? Doit-on utiliser le subjonctif ou l’indicatif avec « avant que » et « après que » ?
  • Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale (appelé Code typo par les initié⋅e⋅s) est lui aussi un indispensable des réviseur⋅euse·s, relecteur⋅trice·s et autres correcteurs⋅trices. Doit-on mettre une majuscule aux points cardinaux ? Un tiret à Saint-Jacques ? L’abréviation de « monsieur » est-elle M. ou Mr ?
  • Le Larousse, parce que vérifier l’orthographe ou la définition d’un mot dans le dictionnaire n’est jamais un aveu de faiblesse ! Au contraire : mieux vaut douter que se fier aveuglément à l’usage.